INTERVENTIONS À DESTINATION DU SECTEUR TUTÉLAIRE

Parce qu’elles consistent à accompagner et protéger des personnes ou des familles en grande vulnérabilité, les missions des mandataires judiciaires et des délégués aux prestations posent de nombreuses questions. Les différents professionnels expriment alors fréquemment le besoin d’un espace afin de sécuriser leurs actions en réfléchissant sur leurs situations les plus complexes sous la supervision d’un intervenant extérieur. Les groupes de réflexion « situation complexe » sont un outil particulièrement performant pour répondre à ces enjeux et amener chacun à mieux se repérer dans ses missions, les limites de ces dernières et à prendre de la distance. Ces groupes se différencient sur plusieurs points des analyses de la pratique avec qui ils sont complémentaires.

Les mesures de protection peuvent concerner toutes les personnes quelles que soient leurs origines culturelles. Dans ce contexte, les mandataires judiciaires doivent pouvoir adapter leur positionnement en prenant en compte cette dimension transculturelle.

« Protéger sans jamais diminuer, protéger en favorisant l’auto-détermination des personnes » tel est l’enjeu de l’intervention du mandataire judiciaire à la protection des majeurs. Depuis une vingtaine d’années s’opère, dans le champ de l’accompagnement des publics en difficulté́ et de la protection juridique des majeurs, une évolution notable des pratiques visant à favoriser l’auto-détermination et la participation des personnes accompagnées.

Bien souvent « premier interlocuteur » des personnes protégées ou des partenaires, l'assistant tutélaire joue un rôle prépondérant dans l’exercice d’un mandat de protection. Il est donc essentiel pour lui de connaître son rôle et les limites de son action en lien avec celle du mandataire pour se sentir légitime et trouver du sens à son intervention.

Pour les encadrants comme pour les collaborateurs, savoir organiser son temps et gérer ses priorités fait gagner en sérénité et améliore l’efficacité professionnelle.

Les questionnements autour de la relation MJPM-MP ont bien souvent pour origine la gestion financière et patrimoniale. Gérer l’argent d’autrui ne peut pas se résumer à une simple affaire financière. Les enjeux autour de l’argent sont en effet à la fois sociaux, symboliques, relationnels ou encore intimes et culturels.

Développer une pratique basée sur une réflexion éthique est devenu un enjeu professionnel aussi bien pour les MJPM indépendants que pour les instituions tutélaires. L’objectif est en effet de concilier les obligations légales liées au mandat, la nécessaire bientraitance des personnes vulnérables et la prise de distance face à un stress professionnel important.

Le secteur tutélaire connaît depuis plusieurs années une mutation à la fois d’un point de vue juridique, organisationnel et éthique. Le sens du mandat est souvent en question chez les professionnels en charge de le mettre en pratique.

Le DIPM est un outil clé dans l’exercice des mesures de protection. Mais les MJPM développent une attitude ambivalente vis-à-vis de ce document. En effet, ils se disent à la fois soucieux d’associer la personne protégée à leur intervention et réticent à formaliser leur intervention dans un document souvent critiqué. Cette formation vise donc à interroger ce paradoxe et à permettre au DIPM de trouver sa juste place dans le travail des MJPM.

Les familles sont souvent présentes au cours de l’exercice d’un mandat de protection. Il est parfois difficile pour les mandataires de laisser une place aux proches tout en protégeant la personne protégée.

Les questionnements autour de la pratique des mesures AGBF sont légitimes. En effet, ces mesures restent très spécifiques et renvoient à des dimensions telles que la responsabilité́ professionnelle vis-à-vis des enfants, les questions de parentalité́, la gestion budgétaire dans le cadre d’une famille ou encore les liens avec les partenaires...

Les mandataires judiciaires sont amenés à prendre en compte des problématiques d’addiction qui impactent nécessairement leur gestion quotidienne de la mesure de protection. Cette formation vise à leur donner des bases théoriques, méthodologiques et pratiques pour mieux appréhender ces phénomènes.

Mener une enquête sociale implique de pouvoir évaluer la situation familiale dans un moment difficile de son histoire et de se positionner dans un rapport écrit en particulier à travers des préconisations sur l’autorité parentale et la résidence des enfants.